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Textes philosophiquesHenri Bergson Dure vraie et temps des horloges" Quand je suis des yeux, sur le cadran dune horloge, le mouvement de laiguille qui correspond aux oscillations du pendule, ne mesure pas de la dure, comme on parat le croire ; je me borne compter des simultanits, ce qui est bien diffrent. En dehors moi, dans lespace, il ny a jamais quune position unique de laiguille et du pendule, car des positions passes, il ne reste rien. Au dedans de moi, un processus dorganisation ou de pntration mutuelle des faits de conscience se poursuit, qui constitue la dure vraie. Cest parce que je dure de cette manire que je me reprsente ce que je me rappelle les oscillations passes du pendule, en mme temps que perois loscillation actuelle. Or, supprimons pour un instant le moi qui pense ces oscillations du pendule, une seule position mme ce pendule, point de dure par consquent. Supprimons, dautre part, le pendule et ses oscillations; il ny aura plus que la dure htrogne du moi, sans moments extrieurs les uns aux autres, sans rapport avec le nombre. Ainsi, dans notre moi, il y a succession sans extriorit rciproque ; en dehors du moi, extriorit rciproque sans succession ". La Pense et le mouvant, P.U.F.
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