Textes philosophiquesRen Girard justifier la concurrence?Avec la fin de la guerre froide, les risques de guerre cataclysmique ont diminu, et les pacifiques se sont rjouis, mais ce n'tait que partie remise et on le pressentait. Depuis longtemps on annonait, mais sans trop y croire, que le terrorisme allait relayer la guerre traditionnelle. On voyait mal comment il s'y prendrait pour se rendre aussi effrayant que la perspective d'un change nuclaire entre superpuissances. Aujourd'hui on voit. La violence semble prise dans un processus d'escalade qui rappelle la propagation du feu, ou celle d'une pidmie. Les grandes images mythiques ressurgissent comme si la violence retrouvait une forme trs ancienne et un peu mystrieuse. C'est comme un tourbillon au sein duquel les violences les plus violentes vont se rejoindre et se confondre. Il y a les violences familiales et scolaires, celles dont se rendent coupables ces adolescents qui massacrent leurs camarades dans des coles amricaines, et il y a les violences visibles dans le monde entier, le terrorisme sans limites ni frontires. Ce dernier se livre une vritable guerre d'extermination contre les populations civiles. Il semble qu'on se dirige vers un rendez-vous plantaire de toute l'humanit avec sa propre violence. Lorsque la globalisation se faisait attendre, tout le monde l'appelait de ses vux. L'unit de la plante tait un grand thme du modernisme triomphant. On multipliait en son honneur les expositions internationales. Maintenant qu'elle est l, elle suscite plus d'angoisse que d'orgueil. L'effacement des diffrences n'est peut-tre pas la rconciliation universelle qu'on tenait pour certaine. Celui par qui le scandale arrive, p. 16-17.
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